La porte plus ancienne, celle de l'Almoina (l'aumône) |
Aujourd’hui la plus connue de ces reliques est le Calice de la Cène, le même que Jésus-Christ utilisa, selon la tradition aragonaise, pour instituer le dogme de l’eucharistie avant sa mort.
Mais, comment est le Calice arrivé aux mains des rois d’Aragon ? Et surtout, a cette histoire des fondements ? Alors…
Selon la tradition aragonaise :
Jésus est crucifié, jusqu’ici on connait bien les évènements; et, après sa mort, les apôtres distribuent entre eux les objets qui lui avaient appartenus et partent prêcher dans des différents coins du monde. Ce sera Saint Pierre, considéré par l’Église catholique comme le premier pape, qui portera le Calice jusqu’à Rome ; et il passera aux mains de ses successeurs… jusqu’à Sixte II. Voilà le temps où le christianisme était une activité à grand risque, car il était terriblement persécuté par l’empire romain. Sixte II décida de protéger ses reliques en les livrant à son diacre, Saint Laurent, natif d’un village près de Huesca. Quelques jours après, Sixte II meurt martyrisé (an 258) et son diacre décide d’expédier les reliques à ses parents en Espagne. Peu après, il est aussi martyrisé. Dans l’église Saint-Laurent-hors-les-murs de Rome il y avait un tableau qui montrait le moment où le diacre remettait les reliques à un légionnaire espagnol, mais il a été détruit dans un bombardement des alliés l’an 1943.
Porte de l'Almoina: détail |
Une fois dans la péninsule, le Calice commence son pèlerinage à travers les différentes cachettes jusqu’à l’arrivée des musulmans l’an 711, où l’on a peur à nouveau qu’il ne soit pas détruit. Cette fois, c’est l’évêque de Huesca qui prend les reliques avec lui et va se réfugier dans une grotte sur laquelle on bâtira le monastère de San Juan de la Peña. Et ce sont les troupes de Charlemagne (qui, par « hasard » traversaient le nord de l’Espagne) qui propagent la légende du Saint Graal en Europe. Les études sur ce sujet nous montrent l’influence de ce calice dans la littérature médiévale, plus précisément sur le Perceval de Chrétien de Troyes ou le Parzival de Wolfram von Eschenbach. Les chercheurs ont signalé des nombreuses coïncidences existant entre quelques fragments du roman et la réalité en ce qui concerne les lieux que Perceval traverse pour arriver jusqu’au Graal. En fait, il y a des correspondances très intéressantes entre la description des paysages et bâtiments dans le roman et l’environnement naturel et même l’architecture du monastère de San Juan de la Peña.
D’ailleurs, les rois d’Aragon avaient toujours eu un rapport spécial avec ce monastère. Le jour arriva où le roi Martin l’Humain, en 1399, prit avec lui le Calice et le déposa dans son palais de la Aljafería à Saragosse, puis dans celui de Barcelone, et finalement dans le palais de Valencia. D’ici, nous l’avons dit, il passera à la cathédrale de Valencia grâce au don d’Alphonse le Magnanime.
Et depuis le XV siècle, le Calice a été très bien gardé quelque part dans la cathédrale (probablement dans la salle des reliques) jusqu’à ce qu’en 1916 on a décidé d’aménager la salle capitulaire pour l’abriter.
L’examen archéologique de la pièce lui donne une datation du I a. C.
Entrée à la chapelle du Saint Calice |
L’examen archéologique de la pièce lui donne une datation du I a. C.
Sans doute une extraordinaire histoire de plus de deux mille ans, qui sert à donner un grand attractif à la relique.
Et pourtant, rien de tout cela n’importe d’un point de vue chrétien, car l’eucharistie est en elle-même un dogme, c’est-à-dire, une question de foi. Voilà pourquoi la coupe utilisée a peu d’intérêt en soi, puisque son contenu est toujours le sang du Christ.
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